Mon expérience de conseiller municipal

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Soucieux de servir ma communauté dans l’intérêt général et la collégialité, j’ai participé, il y a six ans,  en tant que conseiller, à l’élection du maire et de ses adjoints. Elu en effet à leurs côtés, j’ai cru de bonne foi que les engagements pris durant la campagne, au sein d’une équipe, seraient tenus. Malheureusement, le pouvoir décisionnel a immédiatement été accaparé par un petit comité, le rôle du conseil étant réduit à celui d’une chambre d’enregistrement. 

Opposé à cet état de fait, j’ai voté contre l’attribution des pleins pouvoirs financiers à Madame le Maire lors de la première réunion du conseil. Cette décision, lourde de conséquences, prive le conseil de son pouvoir de contrôle. Il ne doit pas être, à leurs yeux, un lieu de débat pourtant nécessaire à toute démocratie. Peu enclin à l’écoute, au dialogue, à la confrontation des idées, ce comité restreint s’est enfermé dans cette logique et ne réunit d’ailleurs plus le conseil qu’une seule fois par trimestre (obligation légale.)

Face à ce manque de concertation et de transparence, j’aurais pu démissionner, comme certains me l’ont suggéré. J’ai écouté mes proches, mes amis et mes voisins qui m’ont apporté leur soutien et, après mûres réflexions, j’ai décidé de rester, d’honorer la confiance de nos électeurs et les engagements pris, de faire face à mes obligations d’élu et de porter ainsi, avec détermination, malgré un climat hostile, des idées et le débat au sein du conseil.  

Il ne s’agissait nullement de me dresser à dessein contre l’autorité pour satisfaire un intérêt personnel mais d’agir dans l’intérêt général. C’est la raison pour laquelle je me suis opposé, par exemple, à la fermeture de la garderie du matin. Certains m’ont d’ailleurs reproché de me mêler de ce qui ne me regarde pas puisque mes enfants ne sont pas scolarisés à Aulnay ! (Pour information, ils sont scolarisés, pour des raisons pratiques, dans l’établissement dans lequel j’enseigne.)

En restant, j’ai pu me battre contre le projet de construction d’autoroute qui menaçait notre village, et convaincre ainsi la majorité des membres du conseil de voter contre. J’ai essayé d’apporter ma modeste contribution, ma pierre à l’édifice pour le bien de tous. Bien souvent mis en minorité, j’ai également tenté de démontrer au sein du conseil que les investissements prévus dans le cadre du contrat rural allaient dangereusement affecter les finances communales. 

Je ne regrette pas ma décision. Cette expérience difficile a néanmoins été enrichissante et formatrice. Elle m’a permis de rencontrer, au sein et en dehors du conseil, des personnes attachantes et parfois des amis. Je crois, malgré tout, que la plupart des membres de ce conseil ont voulu servir leur communauté mais qu’ils n’ont pas su ou pu se dresser contre le système mis en place. Je crois que mes prises de position m’ont permis d’obtenir le soutien d’une partie d’entre eux. (Lors de l’élection des grands électeurs chargés de désigner les sénateurs, j’ai tout de même obtenu 6 voix sur les 13 suffrages exprimés.)

Voilà donc les raisons qui m’ont conduit à ne pas démissionner et à me présenter à cette élection au sein d’une équipe enthousiaste, déterminée, prête à agir dans la collégialité et l’équité au service de  l’intérêt général.

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