La scolarité obligatoire à 3 ans

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A l’occasion des assises de l’école maternelle, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans. Durant deux jours, 400 membres et partenaires de la communauté éducative ont partagé leurs connaissances de l’école maternelle à travers des conférences et des témoignages de bonnes pratiques, avec un objectif : faire de la maternelle une véritable « école du langage et de l’épanouissement ».

Ces Assises de l’école maternelle devaient

  • mettre en avant des techniques pédagogiques et éducatives qui ont fait leurs preuves, inspirées par la recherche et fondées sur les meilleures pratiques, y compris au niveau international.
  • permettre, à partir des études et des analyses des différents intervenants, ainsi que des échanges et débats avec les participants, d’éclairer les mesures à prendre pour l’évolution de l’école maternelle ».

L’objectif déclaré est que l’école maternelle puisse participer pleinement au développement sensoriel, moteur, cognitif et social de chaque enfant.

L’intention du ministère est donc d’aller plus loin que le seul décalage de l’âge de la scolarité obligatoire.

La situation actuelle

L’immense majorité des enfants âgés de 3 ans fréquente déjà l’école maternelle : ils étaient plus de 795 000 à la rentrée 2016, soit 97,6 % de cette classe d’âge.

Néanmoins, on constate de grandes disparités géographiques, avec seulement 87 % de scolarisation en Corse, 93 % à Paris et parfois moins de 70 % dans certains territoires d’outre-mer.

Parmi les 2,4 % qui n’avaient pas intégré la petite section, on trouve, entre autres, des enfants handicapés qui ne peuvent être accueillis faute d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) dans les écoles.

Les enjeux financiers

Si l’on se contente d’arithmétique globale, il s’agirait quasiment d’une opération blanche : en effet, il faut accueillir environ 26 000 élèves de plus en petite section. Mais en raison d’une baisse de la natalité, les prévisions d’effectifs en maternelle sont en forte décroissance : il y a eu 8 600 élèves de moins en 2017 qu’en 2016, et l’éducation nationale estime qu’il devrait y en avoir 25 000 de moins à la rentrée 2018

La réalité est beaucoup plus complexe, car la réforme pourrait entraîner une augmentation du nombre d’écoles maternelles privées sous contrat, à laquelle les communes doivent verser un forfait, en vertu de la loi Debré de 1959. La réforme pourrait ainsi représenter un coût important pour les mairies.

Localement pourraient s’y ajouter des difficultés de locaux ou d’encadrement.

C’est pourquoi l’association des maires de France et les enseignants se montrent réservés sur la réussite du projet si des moyens ne sont pas mis à disposition des collectivités pour créer des classes nouvelles, en agrandir d’autres si besoin et avoir du personnel formé.

Notons à ce propos que le statut des ATSEM (Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles) a été redéfini par un décret daté du 1er mars 2018, qui ajoute à leur mission le fait de pouvoir « participer à la mise en œuvre des activités pédagogiques prévues par les enseignants et sous la responsabilité de ces enseignants »

Qu’est-ce que cela changerait pour les parents ?

Peu de choses, puisque la grande majorité scolarise déjà leurs enfants de 3 ans. En revanche, l’obligation scolaire entraînera probablement des contraintes d’assiduité accrues, alors que l’absentéisme ou la présence à temps partiel est actuellement toléré dans certains établissements. Par ailleurs, les enfants nés à partir d’avril 2018 devront, pour être acceptés à l’école, avoir effectué leurs onze vaccins obligatoires.

Sources :

https://lesprosdelapetiteenfance.fr/bebes-enfants/psycho-pedagogie/scolarisation-des-enfants-de-moins-de-3-ans-dans-quelles-conditions/lecole-avant-trois-ans-la-solution-pour-lutter-contre-les-inegalites

http://www.maire-info.com/mobile/article.asp?ref_article=21736

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