Comme nous vous l’avions annoncé, une réunion s’est tenue le 30 mars 2017 à Maule pour faire le point des travaux du groupe « Prévention des crues »
Vous pouvez consulter le site de l’APSMVM auquel nous empruntons le lien suivant vers la présentation qui a été faite par Monsieur Albert Malfait, président de l’Association des Riverains de la Mauldre :
Nous vous présentons ci-dessous un compte rendu de cette réunion, suivie de nos commentaires
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Compte rendu de la réunion du 30 mars
De la présentation très technique, il ressort que les causes principales de la crue exceptionnelle du 31 mai 2016 sont :
- La réactivité au ruissellement, c’est-à-dire la rapidité avec laquelle les fortes pluies se retrouvent dans les cours d’eau. L‘aggravation de la situation est imputée principalement à l’accroissement de la population au cours des 50 dernières années (les toits des maisons conduisent l’eau directement les eaux pluviales à la rivière) et aux pratiques agricoles (suppression des haies, labour dans le sens de la pente…). En outre, le bassin versant est atypique, car les villes importantes sont situées en amont des sous-bassins.
- Un « événement climatique de grande ampleur » (attribué au changement climatique), c’est-à-dire des pluies brutales survenues en deux épisodes.
- La saturation des nappes phréatiques, notamment à cause du premier épisode pluvieux, qui a diminué le pouvoir de rétention des sols gorgés d’eau et a pu entraîner des résurgences.
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Selon les informations reçues par le groupe, il n’y a eu aucun « lâcher » ni aucune rupture accidentelle d’un quelconque ouvrage vers la Mauldre. Le SMAGER (Syndicat Mixte d’Aménagement et de Gestion des Etangs et Rigoles) a géré le risque de bris des digues au-delà de la limite de sécurité en lâchant de l’eau de façon limitée, selon son directeur.
La crue de 2016 est donc une crue exceptionnelle, de type centennal, c’est-à-dire qui a chaque année une chance sur cent de se produire. Elle peut donc revenir bien avant cent ans, (ce n’est qu’une moyenne de la période de retour).
Il a été dit « qu’il sera difficile, voire impossible, d’écrêter des pics tels que ceux subis en 2016 du fait des volumes en jeu », du moins aussi longtemps que des dispositifs de protection n’auront pas été mis en place.
En conséquence « l’objectif doit être de protéger totalement les zones urbaines des inondations de répétition quadriennale ou quinquennale ».
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Les principales actions préconisées, s’inscrivant dans « le développement de la culture du risque inondation », sont alors les suivantes :
- Mettre en place, conformément à la loi GEMAPI un organisme unique de gestion de l’ensemble du bassin versant et ce au plus tard en Janvier 2018.
- Modéliser les comportements des sous-bassins suite aux épisodes pluvieux pour donner des informations sérieuses aux populations riveraines.
- Couvrir les bassins de capteurs de débit, de pluviomètres, de niveau des nappes phréatiques et d’un système de gestion automatisée central associé à un système d’alerte.
- Entretenir les gérer les bassins de rétention de manière industrielle.
- Créer des zones d’expansion « dynamiques » utilisables en bassin de rétention.
- Nettoyer les cours d’eau et les berges au moins une fois par an (riverains).
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Notre avis
Certains riverains n’ont pas vraiment été convaincu qu’aucune erreur ou accident n’était intervenu pour engendrer une montée si rapide des eaux (assimilable, selon certains, à une vague).
« Grain de Sel » a donc rencontré deux membres de l’association des riverains de la Mauldre.
Ils nous ont confirmé exclure toute rupture d’ouvrage ou lâcher volontaire ou involontaire provenant des étangs de Hollande pour deux raisons principales :
- La première est que si le débit est monté rapidement, il a tout de même fallu à Beynes 10 h environ pour passer de 10 m3/s à 50 m3/s ;
- La seconde est que la somme des débits de 3 affluents de la Mauldre, le Lieutel, le ru de Gally et La Guyonne explique à elle seule 70 % du débit de la Mauldre observé à Aulnay. Or, malgré les interconnexions du réseau des étangs et rigoles, il est difficile d’imaginer qu’une défaillance survenue vers Rambouillet se soit propagée simultanément ainsi vers ces 3 cours d’eau.
- Les dispositifs de régulation du SMERG (vannes de fond et surverses) n’autorisent que de faibles débits, bien au-dessous du m3/s – Voir arrêté préfectoral, notamment page 12 :
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Néanmoins, la possibilité de débordements n’a pas été écartée.
La photo ci-dessous présente la situation aux Mesnuls le 31 mai 2016 vers 12h 30. On voit bien que dans un tel cas, dès que la retenue est pleine, le débit augmente fortement.
En fait, on nous a confirmé que la plupart des retenues de ce type ne sont pas gérées et pas entretenues. C’est d’ailleurs une des actions à mettre en place préconisée par le groupe de prévention.
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Nous avons également abordé la question que se posent les sinistrés, concernant la « double peine » qu’ils encourraient si le PPRI était révisé. La réponse fournie est que la révision du PPRI serait un constat d’échec et que tout doit être fait pour l’éviter, en prenant justement des mesures qui doivent limiter le risque d’une nouvelle inondation. L’association des riverains de la Mauldre s’y emploie. Monsieur Larcher, président du Sénat, de passage à Aulnay-sur Mauldre nous a heureusement dit œuvrer également en ce sens.
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L’action du groupe « Prévention des crues » et celle de l’Association des Riverains de la Mauldre sont positives, car les mesures proposées ne pourront qu’améliorer la situation, tant pour limiter l’ampleur des phénomènes que pour organiser l’alerte des populations concernées. Néanmoins, pour dissiper le doute et clore le débat, un point complet sur le sujet de l’ouverture de vannes de sécurité nous a été annoncé.
Les explications fournies dans cet article ne suffiront sans doute pas à ceux qui pensent qu’une cause « non naturelle » est intervenue pour engendrer une telle crue. Si c’est le cas, nous les invitons à émettre leurs commentaires et, si possible, à nous donner des éléments factuels pour étayer leurs hypothèses.
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Bonjour,
Article très intéressant. En revanche, et comme vous le proposez justement, surpris qu’aujourd’hui, il n’y ait strictement aucun commentaire et/ou élément factuel sur l’hypothèse d’une cause « non naturelle ».
Bonne journée