FERIAS ET BODEGAS

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Cette année, Aulnay-sur Mauldre connaitra le 15 juin une « Feria Bodega », avec de nombreuses animations sur un thème tauromachique. Que les partisans de la cause animale se rassurent, il n’y aura pas de corrida avec mise à mort : Simone la vachette regagnera son pré, mais peut-être un « toro » spécial fera-t-il l’objet d’un sacrifice…

La Bodeg’A a choisi un « dress code » rouge et blanc ; ces couleurs sont plutôt celles des Fêtes de Bayonne (qui ont conservé ce nom) que des ferias de Nîmes ou de Mont-de-Marsan, pour lesquelles c’est foulard bleu, T-shirt blanc et jean.

En France comme en Espagne, le mot « feria » a d’abord Ă©tĂ© utilisĂ© pour nommer une foire commerciale (feria = foire en Espagnol) avant de dĂ©signer une fĂŞte avec des courses de taureaux. Feria et fĂŞte ont rapidement Ă©tĂ© confondues dès la fin du XIXe siècle.

En France, les villes gasconnes ont organisé traditionnellement ce mouvement depuis 1932, faisant coïncider les foires et marchés avec les courses à la vache puis avec les courses de taureaux. Ainsi, les Fêtes de Dax, dans les Landes, sont officiellement devenues la feria de Dax, rompant ainsi avec la tradition populaire. La popularité de ces fêtes et la médiatisation qui en a été faite ont favorisé la substitution du mot fête par celui de feria. Beaucoup de communes, y compris celles qui n’organisent aucune course de taureaux, ont ainsi rebaptisé leurs festivités patronales ferias… Et l’usage courant a suivi.

Toutefois, Ă  Mont-de-Marsan comme Ă  Bayonne, la semaine festive estivale continue Ă  s’intituler respectivement « FĂŞtes de la Madeleine Â» et « FĂŞtes de Bayonne Â». Les ferias de NĂ®mes (feria de la PentecĂ´te et feria des Vendanges) et de BĂ©ziers sont Ă  l’heure actuelle les plus grandes de France. Celle de la PentecĂ´te attire près d’un million de visiteurs pendant six jours, chiffres similaires Ă  celle de BĂ©ziers (autour du 15 aoĂ»t). En 2012, la feria de Carcassonne s’est dĂ©roulĂ©e sans corrida, pour des raisons de calendrier, et l’affluence n’a pas faibli.

La convivialité est toujours de mise, avec les nombreuses fêtes de rue, aussi bien diurnes que nocturnes, où les jeunes festayres optent pour une « déambulation-apéritifs » et les plus anciens pour de simples dîners.

À Nîmes, le mercredi, jour d’ouverture, est principalement marqué par la « feria des enfants », qui comprend diverses activités sportives, ludiques et des ateliers en plein air. La fête à proprement parler s’ouvre le jeudi avec la Pégoulade, immense défilé de peñas, de fanfares, de chars, de cavaliers. C’est une sorte de carnaval qui fait tout le tour de la ville en suivant les grands boulevards.

Les aficionados ou les simples fêtards se retrouvent le soir venu dans différentes bodegas (restaurants ou débits de boisson temporaires installés le temps de la feria), pour faire la fête toute la nuit. On peut danser, manger. Les bodegas sont souvent surchargées et il y a de longues files d’attente devant leurs entrées. N’importe qui, possédant un espace ou un jardin attenant à sa maison, peut ouvrir une bodega à condition de remplir les conditions administratives et d’obtenir l’autorisation.

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