
En 2017, l’UFC-Que Choisir réactualise sa base de données listant les substances indésirables formulées dans les produits cosmétiques en invitant les consommateurs à leur faire la chasse. En effet, une base de données participative est mise en place, mettant à leur disposition, via une application mobile ou à imprimer sur le site, des fiches explicatives sur les ingrédients les plus problématiques ainsi qu’un formulaire permettant de signaler les produits qui en contiennent (1).En presque 4 mois, la liste a plus que doublé, passant de 400 à 1000 références. Les pouvoirs publics ont été alertés et la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a lancé une prescription de retrait immédiat pour 140 références de produit. En réaction, la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté) a rappelé que les produits incriminés étaient en conformité avec la règlementation européenne et le comité scientifique pour la sécurité du consommateur.
(1) Voir notre article du 15 mars 2018 : Connaissez-vous l’application « Clean Beauty » ?
Qu’en est-il réellement ?
Quels sont ces ingrédients indésirables ?
Ce qu’il faut savoir dans le domaine de la règlementation cosmétique : il existe des listes de substances réglementées, la liste dite « négative », substances totalement interdites, la liste dite « restrictive », substances dont l’utilisation est autorisée, mais à des concentrations limitées dans le produit fini et avec une obligation d’étiquetage et enfin la liste dite « positive ».
Les substances controversées sont pour la plupart des conservateurs synthétiques figurant dans la liste dite « restrictive » décriées pour leur potentiel irritant et allergisant pour certains, ou considérées comme perturbateurs endocriniens (dérèglement du système hormonal) et cancérigènes pour d’autres. Les tensio-actifs moussants (produits d’hygiène), les parfums, les colorants synthétiques sont plutôt mis en cause pour leur potentiel allergisant et irritant. Néanmoins, ces conservateurs sont essentiels à la préservation des cosmétiques pour tuer les germes, les bactéries et les champignons. De ce fait, ils garantissent au consommateur une utilisation du produit sans risque pour sa santé et pendant une durée relativement longue.
Quelques noms de conservateurs les plus courants figurant sur la liste restrictive : le phénoxyéthanol, les parabènes, le méthylisothiazolinone (MIT).
Attention : les allégations affichées de plus en plus fréquemment par les laboratoires utilisant la mention « sans parabènes », « sans phenoxyethanol » ne signifie absolument pas qu’aucune substance toxique reconnue n’est présente dans la formulation et en ce qui concerne les parabènes, des dérivés sont parfois présents.
Un article du 4/01/2019 sur « notre-planète.info » stipulait : « Les conséquences sur la santé, ne sont malheureusement pas anodines comme en témoignent la progression inquiétante des cancers hormonaux, des maladies chroniques, des allergies… Dans le même temps, la fertilité diminue dramatiquement, les troubles neurocomportementaux (autisme, hyperactivité) explosent et de nouvelles maladies émergent (hypersensibilité chimique, fibromyalgie…). Une véritable “épidémie mondiale” qui provoque 63 % des décès dans le monde (88 % en Europe) selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) »
Pour en savoir plus :
https://www.notre-planete.info/ecologie/eco-citoyen/ingredients_chimiques_cosmetiques.php
Il est à noter également que ces ingrédients sont responsables d’une pollution généralisée de l’environnement.
Qu’est-ce que l’effet « cocktail » ?
L’effet « cocktail » fait référence à l’utilisation de plusieurs produits contenant des conservateurs chimiques considérés potentiellement toxiques et qui exposent le consommateur à des quantités supérieures à celles recommandées dû à l’effet cumulatif : en effet au quotidien, nous utilisons au minimum du dentifrice, un gel de douche, ponctuellement un shampoing, un déodorant, un soin visage et pour les femmes, des produits de maquillage.
Alors, que faire ?
Qu’est-ce qui définit un cosmétique labellisé bio ?
95 à 100 % des ingrédients végétaux sont d’origine biologique.
Les procédés de fabrication autorisés sont des procédés physiques (séchage, broyage, macération) ou chimiques simples existant dans la nature (fermentation, oxydation).
Sont interdits :
- les tests sur animaux
- les parfums et colorants de synthèse
- certains conservateurs de synthèse comme les parabens ou le phénoxyéthanol
- les ingrédients issus de la pétrochimie (paraffine, silicone, PEG)
- les OGM (organismes génétiquement modifiés)
Les emballages et contenants sont biodégradables.
Où les trouver ? En pharmacie, parapharmacie et boutiques bios.
Attention : cela n’exclue pas la présence de conservateurs synthétiques dits « doux autorisés » qui sont listés dans une liste restrictive à hauteur de 5 % dans le total de la formule.
Remarque : les produits bios formulés à base d’huiles essentielles ne nécessitent pas l’ajout de conservateurs, mais peuvent avoir un potentiel allergisant pour les peaux sensibles
Ces cosmétiques sont stérilisés tout au long de la fabrication et assurent le maintien de la stérilité lors de leur utilisation. Ces produits sont disponibles en pharmacie et parapharmacie.
Très tendance, il est aujourd’hui possible de trouver en boutique ou en ligne des ingrédients pour fabriquer ses propres cosmétiques avec tous les conseils et recettes qui répondent à tous les besoins en hygiène et en soin, visage, corps, cheveux et même des colorants d’origine végétale pour faire ses propres colorations. Les conservateurs proposés dans les formulations sont ceux utilisés par les marques bios ou d’origine naturelle.
La durée de conservation reste limitée, 1 à 3 mois et il est conseillé de les stocker au réfrigérateur. https://www.aroma-zone.com/
Pouvons-nous limiter l’utilisation de produits cosmétiques ?
Les stratégies marketing et les promesses des laboratoires pour conserver la jeunesse de notre peau nous incitent à nous laisser tenter par les produits dits « antirides » ou « anti-âge et à nous faire rêver. Mais même si les cosmétiques améliorent la qualité de notre peau, ils ne sont pas pour autant miraculeux comme on essaie de nous le faire croire. Alors voici quelques conseils simples pour préserver sa peau du vieillissement sans en faire trop.
Procéder à un gommage doux une à deux fois par semaine pour éliminer les cellules mortes, stimuler le renouvellement cellulaire et favoriser la pénétration des soins.
Appliquer une crème hydratante adaptée à son type de peau le matin afin de l’aider à maintenir sa teneur en eau tout au long de la journée. Elle repulpe, donne de l’éclat et évite les stries de déshydratation qui lui donne un aspect terne. Boire suffisamment tout au long de la journée, l’hydratation se fait aussi par l’intérieur.
Le matin, un simple nettoyage suffit pour retirer le sébum et la perspiration cutanée générée pendant notre sommeil ; le soir, un nettoyage ou démaquillage minutieux pour éliminer toutes les impuretés et le maquillage.
Une crème de soin appliquée sur une peau mal nettoyée ou mal démaquillée perdra 70 % de son efficacité
A l’approche de la quarantaine, l’application d’une crème de nuit pour stimuler le renouvellement cellulaire est conseillée, la peau étant plus réceptive aux actifs pendant notre sommeil.
Quelques conseils complémentaires :
Manger sain, fruits et légumes riches en vitamines participent à préserver un bon état cutané. Éviter l’alcool, le tabac et se protéger des UV avec un indice de protection 50+.

